1959.
Tandis que le rock'n roll et le twist font les beaux jours des yéyés, un titre va se distinguer dans la programmation des radios qui donnaient le ton et faisaient les vedettes (on causait encore la France).

Une voix grave, une mélodie mélancolique et, incongru, un texte en allemand dans lequel pourtant le public ressentira la douleur des amours perdues : c'est Sag warum.

En un peu plus de deux minutes, ce titre impose un prénom, Camillo.

La carrière de chanteur du Luxembourgeois Camillo Felgen sera brève : une deuxième place au concours de l'Eurovision en 1960, la traduction et l'adaptation de deux titres des Beatles et c'est à peu près tout.
Il sera plus connu en tant qu'animateur sur Radio Luxembourg. Les téléspectateurs français le retrouveront sur leurs fenestrons dans le rôle de co-présentateur de l'émission de Guy Lux Jeux sans frontières, autre émission européenne avec l'Eurovision.

L'histoire de la variété a oublié que si Sag warum fut un véritable tube dans les pays germanophones et en France, elle fut en réalité écrite outre-Atlantique.
Le jeune Phil Spector écrit une chanson pour son groupe les Teddy Bears, Oh why, titre qui restera inconnu aux USA. Phil Spector n'était pas encore le producteur génial des plus grands noms de la pop mais également le plus cinglé. Il est décédé le 16 janvier dernier à l'hôpital pénitentiaire California Health Care Facility alors qu'il purgeait une peine de 19 ans pour le meurtre de l'actrice Lana Clarkson.

Spéciale dédicace à Pipiou, pour me faire pardonner d'avoir brisé un mythe (son commentaire ICI).

Direction le Quartier Latin des années 60, au bar de l'Escale, bar latino où se forme un trio qui séduira au-delà de nos frontières : Los Machucambos.
Initialement formé d'un espagnol, Rafaêl Gayoso, une Costaricéenne, Julia Cortes, et un Péruvien, Milton Zapata, lorsqu'ils enregistrent La Bamba l'Italien Romano Zanotti a remplacé Milton Zapata.
A cette époque, Gloria Lasso avait déjà ouvert la voie aux artistes latinos auprès du public français par ses chansons romantiques. Los Machucambos s'y engouffrera avec succès mais dans un registre différent, celui du folklore sud-américain.

 Moment inattendu, toujours Los Machucambos mais avec... Sheila en live en 1976

Dans la morosité ambiante et, pour certains, avec la neige au rendez-vous, voici un petit clip dépaysant et qui réchauffe !

Hrdza, vous connaissez ?
Je suppose que non, à moins de suivre l'Eurovision de  très très près !

Formé en Slovaquie en 1999, ce groupe connait le succès à domicile mais également en République Tchèque, en Slovénie, en Hongrie ou encore en Autriche et en Allemagne.
Il leur faut attendre 2018 avec la sortie de leur album Neskrotený pour se classer en 4^ème place du World Music Charts Europe de 2019.

Je me mangerais bien un goulash bien chaud, moi !

Tandis que le monde se déchire allègrement et que, par désespoir ou bêtise, des citoyens se cherchent des hommes providentiels qui entretiennent les haines les plus infâmes en rêvant de devenir les dictateurs de demain, un nom m'est venu à l'esprit.

Celui de Nana Mouskouri.

Quel rapport, me demanderont certains ?

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Février 2020. San Remo.
C'était juste avant que la vie culturelle ne s'arrête pour cause de covid que le Festival della canzone italiana di Sanremo que ce festival créé en 1951 couronnait Diodato pour la chanson Fai rumore.

Loin d'être un festival mineur local, le Festival de Sanremo a couronné des lauréats dont les titres sont devenus des tubes internationaux.

En 1981 le quatuor Ricchi e Poveri présente son titre Sara perché ti amo qui ne se classera "que" cinquième mais qui sera une des meilleures ventes à travers l'Europe.
Invités lors de l'éditon 2020, ils interprètent cet incontournable ainsi que leur titre Mamma Maria.

Je ne peux résister à un petit instant de sadisme avec une reprise bien connue en France.
A noter qu'en 2015 Mika fut accusé de plagiat avec son titre Talk About You.

Rappelez-vous... il y a plus d'un an et demi, tandis que nous étions en plein confinement, je vous offrais un billet d'avion pour mon île de naissance, Madagascar, pour une petite danse folklorique.

Bien que nous ne soyons pas confinés - officiellement - notre liberté de circuler, de vivre tout simplement, prend encore un sacré coup dans les gencives !
Alors, attachez vos ceintures ! Destination La Grande Île !

Rossy, de son vrai nom Paul Bert Rahasimanana, est à la fois un des chanteurs les plus populaires de Madagascar mais aussi un député tout aussi populaire, tendance rouge, rouge vif.

Quand on lui offre un accordéon pour ses sept ans, il s'entraîne en autodidacte.
Ses idoles sont Bob Marley et Harry Belafonte, chanteurs militants s'il en est. Rossy va renouveler la chanson malgache en mêlant la tradition des hira gasy avec des sons rock et funk.

Si le nom de Madagascar est associé à "exotisme" pour les assoiffés de tourisme, la réalité de l'île est bien moins idyllique entre misère, jeux de pouvoir et corruption.
Le soutien de Rossy à l'ancienn président Ratsiraka lui vaut la haine farouche de Marc Ravalomanana, ancien maire d'Antananarivo (ex Tananarive) devenu depuis 2002, président de la République Malgache.
Rossy s'exile volontairement pendant six ans et s'installe avec sa famille à Issoudun en France.

Pendant son séjour en Europe, il incorpore de nouvelles sonorités à sa musique, et joue dans plusieurs pays européens.

Il rentre à Madagascar où il sera en butte aux brimades du gouvernement.
Mais difficile de faire taire un chanteur qui aligne 32 ans de carrière et qui a la sympathie du peuple !