Une chanson, un souvenir

Il y a toujours un air qui me rappelle... ♫ aurait pu chanter Eddy Mitchell.

Nous avons tous notre petite "madeleine de Proust" musicale qui, dès les premières notes vient rallumer des souvenirs de toute sorte.
Une chanson, un air → un souvenir.

Le tout premier disque de toute ma vie ! J'avais 2 ou 3 ans et j'écoutais en boucle Le Lamba Blanc d'Henri Ratsimbazafy, en me dandinant comme les grandes que je voyais dans les fêtes à Tana ou Majunga.

Je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée pour mon pauvre Pépé qui, patiemment, remettait encore et encore le disque sur le tourne-disque, subissant pendant des heures "Aaah oui ! Vraiment t'es jolieuh ! Avec ton lamba ton lamba blanc !" ♫ ♪
Faut dire que c'était ou subir les hurlements stridents d'une petite merdeuse trop gâtée et tyrannique !

Je me souviens d'un album, entre autres d'artistes fabuleux   découvert chez mon oncle, personne d'autre n'était branché musique comme lui dans la famille,  ... David Bowie était beau avec ses yeux de couleur différente .... et ce fut une découverte inoubliable de jeune fille de 15 ans, d'une  autre ambiance qu'à la maison avec des tas de vinyles dans le salon ........  y avait pas ça chez moi 

Je pense qu'il en a fait fantasmer plus d'une ! J'ai connu l'époque Ziggy Stardust et c'était très disruptif !

Une chanson que je ne peux pas écouter sans me rappeler la première fois où j'ai fait le mur de chez mon père !
J'avais 17 ans et on m'avait envoyée chez lui pour qu'il me "dresse". Autant agiter un chiffon rouge ! En 76, on était loin de la liberté de la jeunesse actuelle.
Je me baladais sur les boulevards et un mec en voiture de sport m'aborde pour me demander du feu. Lourdingue ! On papote et tout à coup il me demande ce que j'aimerais faire, là tout de suite. "Allez en boîte de nuit ! je n'y suis jamais allée !".

Et c'est émerveillée que je me suis retrouvée au Moonshine, champagne et tout. Et le DJ met met Try me... de Donna Summer, la version LP (17 mn !) et le mec ne m'a pratiquement plus vue de la nuit !

L'année suivante j'assiste à un repas d'affaires avec mon daron et je découvre que le mec est... son avocat ! Mon vieux n'a pas compris pourquoi son avocat et sa fille sont tombés dans les bras l'un de l'autre pour s'embrasser comme du bon pain !

Ah ! Pour le cas où un jeune passe ici et a l'intention de faire le mur, un conseil : le plus dur n'est pas de sortir mais de rentrer sans se faire gauler ! Alors surtout bien préparer le retour !

Haaaa les madeleines :)

un déclencheur instantané ? 

c'est un souvenir plein d'émotions que je réserve à un copain parti trop tôt. Depuis j'ai toujours refusé de danser avec quelqu'un sur "Hôtel California", pourtant ça ne m'attriste pas, mais ça lui est réservé, c'est fou hein ?

Autre déclencheur (plus fun ;)     ça c'est plein de supers vieux souvenirs de supers soirées avec des supers potes à de supers époques    

Je crois que... en fait... j'ai une tonne de chansons madeleines :) 

Ah la vache ! Hotel California... (patience, j'ai sauvegardé le clip, je vous remets ça dès la fin de conversion).
Je pense qu'on pourrait écrire un volume avec la somme des souvenirs vécus sur ce morceau...

Je comprends très bien ta démarche et je ne trouve pas que ce soit "fou" ; ça traduit l'intensité du sentiment et du souvenir.

Quant à Alice Cooper, ah là là ! Je t'avais narré l'anecdote avec mes grands parents... à mourir de rire !

Du coup tu fais ressurgir un autre souvenir de la même époque :

Boom lycéenne à Privas en Ardèche où je me rends avec des copains motards. J'ai 14 ans et mes parents pensent que je suis en train de travailler l'inclusion des ensembles chez ma copine Hélène qui est sur l'autre moto.

On déboule avec dans le sac à dos quelques binouzes plus très fraiches et des bouteilles de sky. Et quelques vinyles de bon cru.
Au bout d'un moment notre petite équipe soit une douzaine de tarés, commence à s'emmerder copieusement. Mike Brant, Sheila, les Osmonds Brothers et Johnny, ça va un moment mais on voulait du consistant !

Je vais voir le boutonneux préposé à la musique et lui demande très gentiment de nous mettre 2 ou 3 trucs plus... enfin moins chiants. Après 5 minutes de palabres, on a droit à Smoke on the Water, histoire de nous échauffer un peu puis de haute lutte, je colle Alice Cooper sur le bouzin.
Et là, c'est parti en vrille !

Après un échauffement façon headbanging, nous voilà partis dans un pogo de warriors !
Sauf que les Ardéchois y z'ont pas aimé ! "Dégage cette musique de merde !" et vlan ! Ils nous coupent notre Schools Out et il pose mon beau vinyle sur une flaque de Fanta ou autre merde du genre.
Comme à l'époque je n'avais pas peur de grand' chose, je fonce en mode taureau furieux sur ce bachibouzouk et lui dit ma façon de penser. Et il m'insulte le bougre ! Direct : coup de boule !

Rien de pire pour un mec que de se faire coup-de-bouliser devant ses copains et sa petite copine : je prends une baffe ! Mon pote motard arrive et explique qu'on ne tape pas une faible fille, non sans le secouer un peu.
Et ce fut mémorable ! Homérique !
6 motards flanqués de leurs lycéennes valentinoises contre une vingtaine de lycéens ardéchois, ce fut la fête de la châtaigne (spécialité locale).
Après quelques coups de casque, quelques vasectomies à coups de genoux, nous récupérâmes disques et bouteilles et roulèrent vers le Rhône !

Quelle baston !!!

Par contre, j'ai eu beaucoup de mal à expliquer mes bleus à mes parents !
Et chaque fois que j'écoute Schools Out, je repense à ce grand moment de fraternité !

ça alors : c'était toi ? 
pas étonnant que ça reste un mémorable "grand moment de fraternité" 

Vouiiii !
Ah ben ça alors ! j't'avions point reconnue !

ATTENTION grosse crise de nostalgie !

C'est tout un album qui me rappelle un souvenir jailli d'un autre temps, comme un gros paquet de madeleines...et de space cakes !

Mai 68 n'avait pas encore dix ans et nous étions la génération post soixante huitarde, bercée par les récits de nos aînés que nous voyions comme des héros.

Désormais les chefs de classes n'étaient plus de simples potiches et nous intervenions lors des conseils de classe, à égalité (à disputer parfois de haute lutte dans les lycées de province) avec les enseignants. Nous siégions au Conseil d'Administration avec voix délibérative. (On en découvrait de belles !).

Public ou privé, l'enseignement avait jeté sa gaine par dessus les moulins et quand arrivait l'été, les lycées prenaient des allures de campus américains.

Tandis que nos aînés planchaient pour avoir le bac, que les classes s'allégeaient pour cause de départs en vacances anticipés, les pelouses se peuplaient.
Les matières littéraires s'exilaient au soleil.
Les cours se faisaient plus interactifs : au soleil, Corneille et Racine semblaient plus abordables et la première guerre mondiale moins moche.

Et puis, sortis d'on ne sait où, une guitare et un bédot. Immanquablement, le prof suspendait son cours, rejoignant notre cercle.

Imaginez une dizaine de classes qui se transformait alors en une chorale accompagnée par 4 ou 5 guitaristes.
A l'époque les classes avaient des effectifs entre 20 et 25 élèves.

Deux cent cinquante voix s'élevaient dans l'air estival et un chanteur était particulièrement mis à l'honneur : Maxime le Forestier.
Dans la fumée odoriférante des splifs (bio à l'époque), on rêvait de cette Maison Bleu à San Francisco, on se sentait prêts à mourir pour une idée tout en ce demandant Ça sert à quoi tout ça.

Chaque chanson de cet album me ramène sur cette pelouse.... et en lisant ÇA, je me dis que je n'aimerais pas être jeune dans nos années 20 !

01

LAST CHRISTMAS de Wham

je verse ma larme souvent quand je l'entends

a cause de bons souvenirs de Noel avec la famille quand tout le monde etait là

je me passais la chanson trop trop trop souvent

................ et maintenant beaucoup sont partis (dans un monde meilleur, dit on)

02

WATERLOO de ABBA

j'ai adoré depuis l’Eurovision

alors que la France etait en deuil du President Pompidou, en 1974

on n'a pas participé, (pauvre Dani, elle n'a pas pu presenter sa chanson)

l'emission n'a pas été passée en direct ...........................mais différée plus tard

j'aime toujours ce groupe, encore et encore

ce fut le debut de mon amour pour ce groupe qui ne s'eteindra jamais

j'ai acheté pas mal de leurs 33 tours,

quelques 45 tours quand une chanson n'etait pas sur album, cela arrivait

et j'ai tout racheté en cds

maintenant j'ai aussi des dvds de leurs clips ou des reportages, des docs sur eux

Hello Phil

Je me marre car visiblement, tu étais bien plus sage que moi ! (voir plus haut)

Je n'ai aucun souvenir lié à l'un ou aux autres.

Par contre, au rayon "petite larme de Noël", la chanson / musique qui me met en PLS de tristesse c'est la Chanson de Lara de la B.O. du Docteur Jivago (1966) !

Ma mère était décédée depuis un mois et demi et mon père nous annonce que pour Noël, on ira fêter ça chez une dame, une amie...
A 7 ans, j'étais déjà pas facile à traire et si je n'avais pas été si petite, je lui aurais mis mon poing dans la gueule.

Il m'a collée chez des voisines, deux vagues copines d'école orphelines et leur grand' mère. Elles étaient pauvres mais leur richesse humaine a réussi à ne pas trop penser à ce premier Noël sans maman.

Et devine quoi ?

Après son petit réveillon, voyant que j'étais fermée comme une huître, il nous a emmenés au cinéma (avec son "amie"). Au lieu de notre Walt Disney rituel, ce fut Le Docteur Jivago !!! Vachement comique ! Quel souvenir !

Et près de 60 ans après, la Chanson de Lara me fait toujours autant chialer !