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Jacques Brel, une vie à mille temps
Dans les débuts de ce blog, je consacrais un petit article (qui devrait être remanié... un jour) à un immense artiste : Jacques Brel.
Depuis cette époque, j'ai souhaité donner plus de corps à mes articles, par le biais de biographies plus complètes.
Pourtant, concernant le plus célèbre Belge de la chanson francophone, j'y renonce. Définitivement.J'y renonce car pour renseignée que puisse être une biographie de Jacques Brel, elle ne pourrait jamais approcher la complexité du bonhomme. Ni effleurer ses paradoxes.
Chacun de nous a sa propre image de Brel, souvent idéalisée voire très idyllique.
Car l'homme est parfois détestable. Derrière le pourfendeur des conventions se cache un homme aux idées étriquées voire carrément réac.On le sait lapidaire, mais à quel point ?!
En 1968 Brel a quitté la scène mais à New-York une troupe d'artistes lui rend hommage en reprenant ses succès en anglais dans un spectacle intitulé Jacques Brel is alive and well and living in Paris (Jacques Brel est en vie et en forme et il vit à Paris. Le spectacle lui offre une notoriété aux USA mais également en Grande-Bretagne où, succès oblige, le spectacle est joué à Londres notamment.
Dans la salle, un jeune spectateur qui est en train de se faire un nom dans la chanson, tombe amoureux de la chanson Amsterdam en particulier, du répertoire de Brel en général. C'est David Bowie.Devenue une vedette, en 1973 Bowie est de passage à Paris. Toujours admiratif du chanteur belge, Bowie demande à rencontrer Jacques Brel. Le journaliste Jérôme Soligny rapporte la réponse de Brel dans la biographie qu'il a consacrée à David Bowie.
Comment un pédé pareil peut-il croire que je pourrais avoir envie de le voir ?!
Cet homme qui aimait aimer était un égoïste, parfaitement réac ayant sur les femmes des idées qui auraient emballé le plus antiféministe des hommes ! Incroyable quand on écoute Mathilde ou Madeleine, portraits de femmes cruelles se jouant d'hommes que l'amour submerge et fragilise.
Brel, c'est une incroyable pugnacité mais aussi de grands moments de découragement.
Le fantaisiste Sim, fidèle de l'émission Les Grosses Têtes, y raconta un jour cette anecdote que je vous livre de mémoire.On courait le cachet et Jacques et moi avions été engagés dans un cabaret de seconde zone. On galérait à l'époque ! Jacques a chanté dans le brouhaha des mecs bourrés et quitté la scène dans l'indifférence. Il était complètement découragé.
On s'est assis sur un banc et Jacques s'est soudain foutu en rogne. Il s'est levé pour fracasser sa guitare. Je lui ai crié "Jacques ! Fais pas le con !" et j"ai essayé de lui remonter le moral. Il s'est calmé et je lui ai rendu sa guitare. On a trouvé d'autres engagements. La suite, vous la connaissez.Égoïste mais généreux, réac mais anticonformiste, misogyne mais éternel amoureux, fidèle et bigame de cœur... mais toujours libre.
Au lieu d'une biographie désincarnée, je vous propose ce portrait pointilliste d'un homme sensible et torturé par ceux qui l'ont connu et aimé.
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Commentaires
Bonjour,
merci de cet article sur Brel avec ses defauts et qualitésj'ai toujours bien aiméen artiste, sa vie privée ne m'interesse pas ah ah ah
j'ai plusieurs disques de lui, vinyles ou cds
Vendredi c'est mon jour
Où je fais visite chez les amis
Et leur blog avec ce petit tour
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Tout cela avec ou sans bonheur
A partir de lundi
Un stage en numerique
Je commencerai jusque debut 2023
Désolé je ne serai plus trop là
Sur vos blogs et en commentaires periodiques
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Vendredi 16 Septembre 2022 à 10:17
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Bonjour ma chère Pixelie,
Impossible pour moi de ne pas commenter ton article sur ce grand artiste que j'adorais, tout comme l'acteur qu'il était.
C'est mon père, admirateur de Jacques Brel, qui me l'a fait connaître. Il a tous ses 45 tours et 33 tours. Enfant je restais indifférente à ses textes... jusqu'au jour où au collège une prof de français nous a demandé d'apprendre par coeur "Le Plat Pays" puis de fut les chansons de Georges Brassens "Heureux qui comme Ulysse" et "Le petit cheval"... A partir ce là, j'ai aimé ces artistes & poètes. J'ai ensuite adoré Jean Ferrat. Mon père est fan de Brel, Brassens, Ferrat et Léo Ferré, ainsi que de Pierre Bachelet que j'adore également. Mon père est difficile concernant la musique, il aime peu d'artistes à part ceux que j'ai cité. Ma mère, elle, adore Edith Piaf, IL DIVO, Mike Brant, Jacques Brel.
Contente d'avoir réécouté cette chanson.
Passes une bonne journée et un agréable week-end, gros bisous.
Florence
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Vendredi 16 Septembre 2022 à 10:29
Flo...
Ravie que tu aies été contente de réécouter cette chanson... d'autant qu'il n'y a pas de chanson.
Il y a des extraits de chansons qui illustre le documentaire sur la vie "à mille temps" de Jacques Brel.Ces 3 artistes sont les références des chansons à texte du 20ème siècle, aux quelles on peut ajouter Barbara et Juliette Gréco (qui est plus interprète qu'auteure).
Je pense qu'il y a aujourd'hui quelques compositeurs interprètes qui ont une belle plume mais outre le fait d'être noyés dans un océan de soupe, le nouveau public ne prend pas vraiment le temps d'écouter.Bon ouikende. Bisous
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Voir et entendre ce qui pouvait être dit à l'époque... c'était effectivement un autre temps. Aujourd'hui Jacques Brel passerait sa vie au tribunal !
J'ai l'impression que les génies superstars (dans leurs domaines respectifs) ont tous l'air d'avoir des personnalités, sinon torturées, sacrément complexes... (faut dire que ça doit pas être simple de rentrer dans une lampe ! )
@ pluuuuuus
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Mardi 20 Septembre 2022 à 11:07
Un titre de film disait en substance "Les gens normaux n'ont rien d'exceptionnel".
Pfff ! Et en sortir ! Tu as déjà vu un génie maigre toi ?
Pour rire :
Un jardinier français bêche son jardin quand il butte sur une pierre.
Il va pour jeter la pierre quand sa forme l'intrigue. Une fois débarrassée de sa gangue de terre, la pierre s'avère être une lampe de cuivre, apparemment ancienne et il se dit que ça ferait plaisir à la Raymonde qui aime bien les vieilleries.Du revers de la manche, il frotte la lampe pour la nettoyer un peu, et pouf ! Un nuage de fumée en sort d'où émerge un génie.
- Qui est le con qui me sort de ma sieste ???!!! Pas moyen de dormir un millénaire tranquille dans ce foutu pays ! Alors écoute moi, l'emmerdeur ! Tu oublies les 3 vœux, ce sera un vœux et basta !
Un peu désarçonné par la charge, le jardinier réfléchit...
- Ben la Raymonde et moi on aimerait bien aller en Amérique mais la Raymonde a peur en avion, et moi j'ai peur en bateau. Alors qu'en voiture... J'aimerais un pont qui enjambe l'Atlantique et permette aux Européens d'aller aux States en voiture.
- Quoiiiii ? Nan mais t'es taré ! Tu me sors d'un roupillon de 150 ans, et tu me demandes de faire des travaux d'Hercule? Alors, ton pont, tu l'oublies ! Demande-moi quelque chose de plus facile !Le jardinier se concentre et tout à coup son visage s'illumine car il a une idée... de génie :
- Voilà ! J'aimerais que la France rayonne sur le monde ! Que partout sur le globe, elle suscite l'admiration pour son génie artistique, culturel et politique, pour sa puissance militaire et économique, et qu'elle soit le pays le plus puiss....
- Stop !!! On arrête les conneries ! Dis-moi, ton pont, tu le veux de quelle couleur ? -
Mardi 20 Septembre 2022 à 15:15
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Mardi 20 Septembre 2022 à 15:37
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Wow j'adore votre blogue !!!!!
Je suis une fan fini de la musique !
Je viens du Québec.
Mille merci !
Bon ; pour ma petite musique de nuit , à la place d'une berceuse je voulais ' la valse à mille tempos ' et voila youtube à encore fait des siennes ; pas drôle ! Je m'en retourne tout à fait déconfite . A demain et bises nocturnes .
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Jeudi 9 Novembre 2023 à 12:02
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Hello Miss Pixelle ;
Trop drôle ! Il va nous falloir correspondre en ' decasyllabe ' ou en ' alexandrin ' Alors
" Une très bonne journée pour toi sera ... heuuu "
Big bisous !
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Vendredi 10 Novembre 2023 à 00:58
Hhhh !
Vu ma façon habituelle de jacter, je serais la première emmerbêtée !
Je donne plus dans la faconde de Mme Sans-Gêne que dans la délicatesse de Mme de Staël !Pour en revenir au docu sur Jacques Brel, je l'ai trouvé intéressant mais curieusement, je trouve l'artiste génial mais j'ai plus de mal avec le bonhomme, tout en appréciant sa franchise. Une autre époque, peut-être...
Bouge pas ! J'arrive !
Beezzz !
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Il m'a fallu un certain temps pour l'apprécier... faut dire que étant un fervent admirateur des YéYés et de tout ce qui venait de l'Amérique comme le Rock 'n' Roll, ce compatriote que tout le monde encensait, c'était pas vraiment "ma tasse de thé" et ce n'est que bien plus tard, lorsque les paroles ont eu plus d'importance qu'elles n'en avaient du temps de ma jeunesse que je me suis plus intéressé au personnage. Mais, d'abord, ce fut à l'acteur avec trois films : "Les risques du métier", "Mon oncle Benjamin" et "L'emmerdeur". Ensuite, j'ai écouté avec plus d'attention les paroles de ces chansons...
Quand je suis arrivée en France, vers l'âge de 4 ans, à part Bourvil et Henri Ratsimbazafy, je ne connaissais pas la musique.
Mon père était éclectique (tout comme ma grand' mère maternelle mais dans un autre registre) et j'ai découvert le registre yéyé, rock, latino et... Jacques Brel et Jean Ferrat. J'en ai avalé !!!
Et comme ma mère était intransigeante pour ce qui concernait le français, elle se chargeait de parfaire ma compréhension de certains textes.
Pour être parfaitement honnête, la plupart des textes me passaient très loin au-dessus de la tête, à de rares exceptions mais je pense que c'est plus en raison de la mélodie que du sens. Comme Bruxelles pour Brel ou Potemkine pour Ferrat. Ce n'est que vers mes 9 ou 10 ans que le sens des chansons s'est vraiment révélé dans ma p'tite tête.
Par contre, c'est marrant mais je n'ai jamais eu la moindre fascination pour le made in USA... quel que soit le domaine.