Le Brésil a perdu sa voix.
Le peuple a perdu sa diva.

Elza Soares s'est éteinte hier à l"âge de 91 ans, dans sa résidence de Rio de Janeiro.

Celle que la BBC a sacrée "chanteuse brésilienne du millénaire" a porté la voix du Brésil dans le monde entier. En une trentaine d'albums studio sur près de 60 ans de carrière, bien que certains media la présentent comme reine de la samba, Elza Soares casse ce mythe réducteur du Brésil paillettes, plage et carnaval.

Sa voix étonnante - Louis Armstrong dira d'elle qu'elle avait un saxophone dans la gorge - sert un répertoire qui conjugue samba, jazz, bossa nova et rock.

Elza Soares est aussi une chanteuse et une femme militante qui porte la parole du peuple brésilien des favelas.
Née en 1930 dans la favela d’Agua Santa, mariée de force par son père à l'âge de 12 ans, mère à 13, la misère elle connait.
Mais cette femme de caractère et de courage va briser cette fatalité en participant à un concours radiophonique où, déjà, elle va laisser parler sa force de caractère.
Au présentateur éberlué par son look et qui lui demande "De quelle planète venez-vous ?!", elle répond sans aménité "De la planète de la faim !". A la fin de sa prestation, le même remballe ses vannes et déclare "Mesdames et messieurs, une étoile est née."

Tout au long de sa vie, elle dénoncera les inégalités, les violences faites aux femmes. Celle qui en 2018 chante Dieu est une femme, sait de quoi elle parle !
La montée des conservateurs au pouvoir la révolte, elle le dit haut et fort.
Tout comme elle déclare l'amour de son pays.

Nous vivons dans un pays plein de préjugés, c’est horrible. C’est ma patrie, je l’aime à la folie. Mais nous n’avons pratiquement pas de droits. Les pauvres, les Noirs, les femmes, où sont leurs droits ?

Il y a presque un an, je vous présentais un groupe de rock sudiste américain qui marqua son époque : The Allman Brothers Band.

Leur musique qui allie rock, blues et folk, franchit sans encombre le passage du studio à la scène et leurs albums live restent encore aujourd'hui des références en terme de qualité.

Si leur live At Fillmore East est la référence ultime, leur concert à l'Université de Floride en janvier 1982 (disponible en DVD) est pratiquement de la même eau.

Rendez-vous sous le soleil de la Floride pour une heure de bon son.

La setlist :

0:00:00 - Jessica
0:05:54 - You Don't Love Me
0:10:46 - Blue Sky
0:14:51 - I Never Knew How Much
0:19:29 - One Way Out
0:26:44 - Southbound
0:33:26 - Statesboro Blues
0:38:13 - Whipping Post
0:48:31 - Ramblin' Man

Depuis 52 ans elle est devenue une légende.

Celle qui, deux semaines après Jimmy Hendrix rejoignait le Club des 27¹, a marqué les esprits avec ses looks improbables, ses excès, sa faim de liberté et surtout cette voix éraillée qui conjuguait blues et rock, et qui aujourd'hui encore déchire les tripes.

Janis JOPLIN c'était aussi cette bête de scène survoltée, à la fois déchirante et drôle, loin des paillettes et shows calibrés. Elle donnait tout au public avec son seul talent.
Pas glamour pour deux cents, elle bombarde le public de ses émotions.

1. Club des 27 ou encore Forever 27 Club (Club des 27 à jamais) : ce "club" qui regroupe des artistes de rock et de blues décédés à l'âge de 27 ans, pose ses bases suite aux décès, entre 1969 et 1971, de Brian Jones (Rolling Stones), Jimmy Hendrix, Janis Joplin et Jim Morrison (les Doors).
Ce club un tantinet morbide (les morts naturelles, à 27 ans...) sera définitivement consolidé avec le suicide de Kurt Cobain (Nirvana).

Les fidèles Auditeurs de Music 4 All se rappellent peut-être mon coup de gueule du 16 mars dans lequel j'enfonçais une porte ouverte en l'intitulant "La guerre rend Con !".

J'y évoquais le décision de l'orchestre de Cardiff de déprogrammer le compositeur russe, TchaÏkovski, pour cause de guerre en Ukraine et en soulignait l'incroyable ineptie de cette décision.

Mais qu'on se rassure, dans notre beau pays des Lumières nous avons quelques têtes d'ampoules qui portent un regard éclairé sur la Culture, sur courant alternatif.

Alors aujourd'hui (et ça me démangeait depuis le début mars) je pousse une nouvelle gueulante mais surtout je partage un très grand moment de musique en forme d'hommage au maestro russe Tugan Sokhiev.

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Le 20 juillet je postais dans ces colonnes une vidéo live d'un chanteur que les amateurs de métal connaissent bien : Corey Taylor.

Si parmi vous il y a des parents ou des grand' parents de fans de Slipknot, il est probable que vous ayez en tête le masque de psychopathe du fou furieux leader de ce groupe de nu metal.

Qu'il serait dommage de s'arrêter à cette image !

Car Corey Taylor est un sacré bon compositeur, musicien et interprète qui franchit les frontières entre les styles qui ont fait le rock : blues, folk...

 A 48 ans le fils de Des Moines (Iowa) promène sa belle gueule d'ado irlandais sur les scènes pour partager sa musique et son humour avec le public... et avec vous.

La résurgence de la musique celtique dans les années 70 a eu une conséquence culturelle, voire religieuse, inattendue : la montée en puissance de l'intérêt pour les musiques folkloriques d'une part mais également un regain d'intérêt pour les croyances païennes.

Un nouveau style est né, ou pour être plus proche de la réalité, ce regain a généré une nouvelle appellation : le pagan folk.
D'abord porté à la fin des années 90 par des groupes de metal teintés black metal (le genre représentant une rupture avec les religions "officielles") tels que Brann Barr, Aes Dana, Still Volk en France, ou Finntroll en Finlande, le pagan folk est devenu un genre à part entière.

Il a grandi, mûri et fusionné plusieurs cultures mais en conservant son message initial : symbiose avec la nature, redécouverte des divinités ancestrales et évocation des mythologies d'antan.

OMNIA est un groupe néerlandais qui se définit comme "folk païen néoceltique" et qui au fil de son histoire a compté des musiciens d'origines diverses (Cornouailles, persanes, indonésiennes...).

Chantant aussi bien en anglais, français, breton, finnois, allemand, néerlandais, suédois, latin et hindi (ouf !), ils explorent également les sonorités d'instruments traditionnels de tous horizons tels que la vielle à roue, le bouzouki grec, le bodhran (tambourin irlandais) ou encore le didjeridoo des Aborigènes d'Australie.

Le live que je vous propose aujourd'hui fait partie de leur DVD Pagan Folk Lore (2008), désormais épuisé, et qui est inspiré par l'univers féerique de Steve Sic.

Bon voyage onirique !