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Maxime le Forestier 1972
Si certaines chansons sont intemporelles, d'autres marquent une époque et posent des jalons générationnels et sociétaux, voire idéologiques.
Quatre ans après 1968, même si les rues avaient repris visage urbain et que les révolutionnaires de l'époque allaient devenir les bourgeois de demain (n'est-ce pas M. Cohn Bendit !), les enfants étaient devenus des pré-ados, les élèves siégeaient aux conseils de classe et aux conseils d'administration des bahuts et ils comptaient bien finir le boulot !
C'est en 1972 que Maxime le Forestier, jeune auteur compositeur de 23 ans, allait sortir son premier album à la fois sentimental et contestataire avec des tubes qui traverseront le temps : San Francisco, Mon frère ou encore Education sentimentale.
Derrière les mélodies légères, certains titres annoncent déjà des combats à venir tels l'écologie (Comme un arbre) ou un antimilitarisme alimenté par les cicatrices de la guerre d'Algérie ou celle du Viet Nam qui en 1972 napalmait les villageois sans distinction de camp (Parachutiste).
Ces titres nous accompagnaient toujours quelques années plus tard, quand approchaient les vacances et que nous faisions cours sur les pelouses, donnant à nos lycées de province des airs de campus américains, car après une demie-heure ou trois quarts d'heure, il y avait toujours quelqu'un pour sortir une guitare de sa housse et de la beu de sa besace. Nostalgie d'une époque humaniste.
Tags : chanson, musique, contestation, 1972, Maxime le Forestier
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Commentaires
2C.SylvieMercredi 31 Août 2022 à 11:51BONJOUR - Merci pour cette découverte "la rouille" : je ne connaissais pas du tout.
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Mercredi 31 Août 2022 à 12:06
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Bonjour
de ses titres ceux que je connais et apprécie sont :
San Francisco (bien sur comme beaucoup de gens)
Comme Un Arbre
Mon Frere
Education Sentimentale
Ca Sert A Quoi
Fontenay Aux Roses
merci de ce partage
qui me change aussi de mes "dance pop" variétés
Anecdote sur le titre Parachutiste plus connu aux USA qu'en France, car Joan Baez l'a chantée au Vietnam et sur les campus américains.
En France Michel Debré, alors ministre de la Défense sous Pompidou, si ma mémoire ne me trompe pas, veut faire passer une loi supprimant le sursis pour les étudiants, les soutiens de famille.
Réaction immédiate : la jeunesse est dans la rue !
A Valence, en plein milieu du boulevard, il y avait la Maison de l'Armée. Nous étions nombreux, pour une si petite ville, environ un millier. Sitting devant l'entrée principale et après l'incontournable "Debré si tu continues, tu seras pendu par la peau des fesses, Debré si tu continues, tu seras pendu par la peau du cul", nous nous sommes mis à chanter Parachutiste à tue-tête ! Réaction immédiate : une trentaine de jeunes trouffions sortent en panique, fusil mitrailleurs à la main ! Si les appelés étaient plutôt bienveillants, les engagés ont moins apprécié !